- gueuserie
-
• 1606; de gueux♦ Vx ou littér.1 ♦ Condition de gueux. ⇒ mendicité, misère, pauvreté.2 ♦ Action vile. ⇒ friponnerie, indélicatesse. « Je vous ai dit de ne pas nous mêler à toutes ces gueuseries » (Zola).⇒GUEUSERIE, subst. fém.A. — Condition d'extrême pauvreté d'une personne, d'un lieu. Synon. indigence, misère. Il y a bien de la gueuserie dans cette province (Ac. 1798-1878). Un qui tousse enverra une poussade à un qui boite : la faiblesse et la gueuserie attirent les coups (FRAPIÉ, Maternelle, 1904, p. 231). V. bercail ex. 2.— En partic. Condition de gueux, de celui qui est réduit à mendier pour subsister. Synon. mendicité. L'aimable gueuserie insolente du gamin de Paris qui vous demande votre bout de cigare en vous appelant général (FLAUB., Champs et grèves, 1848, p. 285).♦ P. méton. Ensemble de gueux. Synon. gueusaille :• Au milieu de cette table ronde de la gueuserie, Clopin Trouillefou, comme le doge de ce sénat, comme le roi de cette pairie, comme le pape de ce conclave, dominait (...) et corrigeait dans son sauvage profil le type bestial de la race truande.HUGO, N.-D. Paris, 1832, p. 105.B. — Vieilli. Chose méprisable, et sans valeur, digne d'un gueux. Il n'a acheté que de la gueuserie; ce n'est qu'une gueuserie, ce n'est qu'une bagatelle (Ac. 1798-1878).C. — Action de gueux, malhonnête ou vile. Synon. coquinerie, friponnerie. D'abord, savoir si les billets souscrits par Blanchet à la Sévère n'ont pas été extorqués par ruse et gueuserie (SAND, F. le Champi, 1848, p. 141). Ah! non, ah! non, mon oncle, en v'là assez! Je vous ai dit de ne pas nous mêler à toutes ces gueuseries (ZOLA, Terre, 1887, p. 415).Prononc. et Orth. : [
]. Att. ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. [1567 ds BL.-W.4-5] 1. a) 1606 « métier de gueux » (NICOT); b) 1611 « mendicité, misère » (COTGR.); 2. a) 1624 « chose digne d'un gueux, méprisable » (F. GARASSUS, La Doctrine curieuse des beaux esprits de ce temps ou prétendus tels, p. 67 ds BRUNOT t. 3, p. 209); b) 1808 « friponnerie, exaction » (HAUTEL). Dér. de gueux, gueuse; suff. -erie. Fréq. abs. littér. : 18. Bbg. DELB. Matér. 1880, p. 160.
gueuserie [gøzʀi] n. f.ÉTYM. 1606; de gueux.❖1 Vx ou littér. Métier, condition de gueux. ⇒ Mendicité, misère, pauvreté. — Par ext. L'ensemble des gueux.1 (…) cela me paraît une sorte de magie noire comme la gueuserie des courtisans : ils n'ont jamais un sou, et font tous les voyages (…)Mme de Sévigné, Lettres, 844, 21 août 1680.2 Tout pays où la gueuserie, la mendicité est une profession, est mal gouverné. Lagueuserie, ai-je dit autrefois, est une vermine qui s'attache à l'opulence; oui, mais il faut la secouer.Voltaire, Dict. philosophique, Gueux.3 — Quel est donc ce brigand qui, là-bas, nez au vent,Se carre, l'œil au guet et la hanche en avant,Plus délabré que Job et plus fier que Bragance,Drapant sa gueuserie avec son arrogance (…)Hugo, Ruy Blas, I, 2.3.1 (…) ce petit livre risquerait pourtant de passer pour un joyeux poème de circonstance où, tour à tour, défilent, comme dans les couplets d'une « revue », de graves et plaisants personnages que ni leur rang, ni leur fortune, ni leur savoir, ni leur sottise, ni même enfin leur gueuserie ne peuvent mettre à l'abri des horizons qu'un « enfant de Paris » prend plaisir à leur assener.Francis Carco, Nostalgie de Paris, p. 76.2 (1624). Vx. Chose de bas prix, digne d'un gueux (→ Auprès, cit. 24). ⇒ (mod.) Cochonnerie, saleté.3 (1808). Vieilli. Action vile. ⇒ Friponnerie, indélicatesse.4 D'abord, savoir si les billets souscrits par Blanchet à la Sévère n'ont pas été extorqués par ruse et gueuserie (…)G. Sand, François le Champi, XIX.5 — Ah ! non, ah ! non, mon oncle, en v'là assez ! Je vous ai dit de ne pas nous mêler à toutes ces gueuseries (…)Zola, la Terre, V, I.4 Hist. des arts (au XVIIe). Peinture de genre représentant des gueux, des misérables. || Les gueuseries de Callot, de Témiers.
Encyclopédie Universelle. 2012.